Le Patrimoine du Bessin

Les fermes-manoirs du Bessin

 

Le développement de l'élevage bovin au XVIIè siècle assure la richesse du Bessin à travers la commercialisation des produits laitiers : beurre, crème etc. Alors que les seigneurs locaux exploitent eux-mêmes leurs terres, des roturiers s´enrichissent par des charges parlementaires ou par le commerce et sont parfois anoblis. D´importants domaines vont fleurir dans le paysage du Bessin : hôtels particuliers à Bayeux, et surtout fermes-manoirs en campagne.   

Manoir de Cléronde à Blay
Manoir de Cléronde à Blay

Les fermes-manoirs se définissent comme des exploitations agricoles appartenant à des seigneurs dont le niveau d'autorité ne permet pas de posséder un château. Dès lors les fermes sont fortifiées, agrémentées de plus ou moins grandes tours, de porches sculptés. On y trouve souvent un colombier, parfois une chapelle.

D'une manière générale, ces fermes s'organisent autour d'une cour carrée fermée par les bâtiments d'exploitation aveugles sur l'extérieur et de hauts murs qui protègent du regard et de l'envahisseur. L'exploitation des vastes terres agricoles nécessite de nombreux bâtiments dont la taille est parfois immense : étables, remises, écuries, caves, pressoir, granges, charreteries, s'organisent autour de la cour et du logis seigneurial. Parmi eux certains exemples valent le détour comme la grange-cathédrale de la ferme de Saint-Barthélemy à Juaye-Mondaye, le pressoir de la ferme du Grand Fumichon à Vaux-sur-Aure ou celui de la ferme-manoir de Crémel à Monceaux-en-Bessin.

Le logis seigneurial est souvent agrémenté d'une tour qui peut prendre plusieurs formes : carrée (la Rivière à Géfosse-Fontenay, la Rançonnière à Crépon), hexagonale (Manoir du Quesnay à Mandeville-en-Bessin) ou ronde (la Baronnie à Crépon), ou d´échauguettes (Douville à Mandeville-en-Bessin), de lucarnes à fronton plus ou moins décorés. L´'importance du développement des toitures donne aux fermes, manoirs et châteaux du Bessin toute leur majesté.

Dans le Bessin, certaines fermes-manoirs datent du XVe ou XVIe siècle, au sortir de la guerre de Cent Ans. La Renaissance marque alors le style architectural des édifices de cette époque comme au manoir d'Argouges (Vaux-sur-Aure) ou au Vieux Château de Vienne-en-Bessin. Il faut attendre la fin des guerres de religion et le retour à la paix pour que se multiplient les constructions : le Bessin est alors morcelé en une organisation féodale qui dénombre jusqu'à 500 fiefs… et autant de seigneurs désireux d´asseoir leur rang dans la société au travers de l´édification d´un manoir digne de leur influence.

Avec la fin du XVIIe siècle les nouveaux édifices rendent compte de plus de simplicité : les décors sont plus sobres, moins travaillés. La symétrie se fait plus importante. Bientôt, l'époque des fermes-manoirs prend fin : les grands propriétaires préfèrent désormais se construire de véritables châteaux, dont l'exploitation agricole est maintenue à l'écart.

 

L'ADTLB a publié un ouvrage intitulé "Fermes-manoirs du Bessin".

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Eglise de Surrain
Eglise de Surrain

Les églises du Bessin

La densité des églises romanes dans le Bessin témoigne du développement du tissu paroissial au XIIe siècle et de la richesse apportée par la conquête de l'Angleterre en 1066 par Guillaume, Duc de Normandie.

Au lendemain de la guerre de Cent Ans, le retour à la prospérité a permis d'enrichir l'architecture des églises. L'esprit nouveau né de la Contre-Réforme est quant à lui à l'origine des remaniements qui se poursuivent jusqu'au XIXe siècle. La Révolution, les conflits et notamment le Débarquement de 1944 endommagent les églises. Mais différentes politiques de conservation ou de reconstruction sont menées pour pallier ces dégradations.

Jusqu'à la Révolution, l´ordonnancement de l'église reflète celui de la société : la nef est au peuple, les chapelles aux seigneurs, le chœur aux prêtres. Cet ordre établi se poursuit jusque dans le cimetière. Les cloches rythment la journée des paroissiens et célèbrent les grands événements de leur existence : baptême, mariage, enterrement.

 

Chateau de Creully
Chateau de Creully

Les châteaux du Bessin

Les premiers châteaux du Bessin trouvent leurs origines aux XIe et XIIe siècles à l'emplacement de ce qui n'était au départ que des mottes féodales. Voués à une fonction défensive, des châteaux forts comme celui de Creully sont érigés.

À la fin de l'occupation anglaise en 1450, ils perdent cette fonction première pour se transformer en demeures de plaisance. Selon les époques, le style architectural est plus ou moins travaillé, plus ou moins ostentatoire. Les hauts toits de Fontaine-Henry et la finesse du bâti laisse place à un style plus sobre comme au château de Balleroy.

Mais c'est au XVIIIe siècle que se multiplient les Folies, résidence de plaisir que les notables de la ville se font construire à la campagne : ainsi sont érigés de superbes exemples tels que Vaulaville, Creullet, Sully.

 

Les savoir-faire du Bessin

Le Bessin, terre de traditions, a su perpétuer des savoir-faire anciens qui contribuent aujourd'hui à sa renommée comme "pays gourmand" notamment. Les dérivés du lait ou de la pomme sont au cœur des métiers de nombreuses exploitations agricoles et industrielles du Bessin. Si les activités économiques du XIXe siècle (extraction de la houille à Littry, fours à chaux dans la vallée de la Tortonne, moulins sur l´Aure, dentellières) ont aujourd’hui pour la plupart disparu, elles ont laissé place à une importante activité artisanale. Le grès du Bessin est toujours au cœur de la vie de Noron-la-Poterie. Tailleurs de pierre ou sculpteurs sur bois, éleveur de chèvre mohair, fabriquant de parapluies et de boîtes à musique animent désormais notre pays.